Partitions (Séminaire Atelier)#1 « Observer/Conserver »
CDMC-Centre de documentation de la musique contemporaine
16 Place de la Fontaine aux Lions, 75019 Paris
13 Octobre 2017/ 9H00-18H30
réservation à contact@lautremusique.net
Les journées de séminaire-atelier, organisées par le groupe de recherche en art sonore et en musique expérimentale L’Autre musique (UMR 8218 Acte/ Paris 1) font suite à l’enquête du laboratoire L’Autre musique : « Nouvelles modalités d’écriture du sonore et du musical».
Ces séances questionneront la pertinence de la notion de « partition » par rapport aux nouvelles pratiques du sonore et du musical et, plus largement, en ouvrant à toutes les formes de création contemporaines : les écritures alternatives (partitions graphiques, vidéo, photographiques…), l’écriture de formes interactives, de performances et d’installations sonores, mais aussi les modalités d’écriture dans l’art contemporain (installation, performance, danse contemporaine, etc.).
La première séance organisée avec le CDMC se concentrera sur la notion de notation et l’action de noter. Sous le titre « observer-conserver », les intervenants questionneront la partition et son rapport au temps et à la mémoire en particulier, notamment au travers de partitions qui intègrent l’écriture de dispositifs en « temps réel », ou des formes ouvertes d’interprétation qui entraînent une pratique plus ou moins improvisée dans le présent de sa matérialisation.
Partenaires : Institut ACTE (Paris 1-CNRS), Motus (compagnie musicale), Le Cube, CDMC, Maison-Ona, Galerie Planète Rouge.
Accueil 9H00
modération Frédéric Mathevet (artiste sonore, UMR 8218 Acte/ Paris 1-CNRS)
ouverture Laure Marcel-Berlioz (Directrice CMC), Gérard Pelé (Responsable du programme arts sonore, UMR 8218 Acte/ Paris 1-CNRS)
9H30 Célio Paillard (artiste sonore UMR 8218 Acte/ Paris 1), Jean-Philippe Velu (Architecte dplg / Musicien) Frédéric Mathevet (artiste sonore, UMR 8218 Acte/ Paris 1-CNRS), Introduction méthodologique et politique de Partitions.
10H00 Maxime Barthélemy (Musicien, Co-directeur des éditions Maison ONA), Du manuscrit à la publication, et plus si affinités.
À travers la présentation d’une jeune maison d’édition résolument tournée vers la création, nous essayerons d’apporter un éclairage sur le métier d’éditeur musical.
N’ayant cessé de s’adapter, de l’invention de l’impression à nos jours, quel(s) rôle(s) joue aujourd’hui cet acteur sur la scène musicale contemporaine ?
10H45 Pause
11h00 David Christoffel (UMR 8218 Acte/ Paris 1), Du conducteur à la partition : les corrélats graphiques de la radio de création.
« À la radio, on ne dit pas partition, mais conducteur. En radio, si on ne dit pas conducteur, mais partition, on passe pour un créateur en art sonore, on risquerait presque de se faire exclure de ceux qui font de la radio sans chercher à imaginer que c’est un art. Par contre, ceux qui font de la musique et qui évoquent un conducteur, parlent bien d’une partition spécifique qui récapitule toutes les parties de l’orchestre. Seulement, quand on utilise la métaphore du chef d’orchestre à la radio, on reconduit bien souvent des manières finalement peu créatives de faire de la radio. Notre communication mobilisera des citations de Schaeffer, des documents historiques et des expériences personnelles pour témoigner d’une part, des risques à projeter une architecture de conducteur orchestral sur les logiciels de montage et d’autre part, de l’utilité à concevoir des partitions radiophoniques qui ne sont pas tout à fait des conducteurs. »
11h45 -12h30 Table ronde des intervenants. Retour réflexif sur la matinée.
Pause
Modération Gérard Pelé (UMR 8218 Acte/ Paris 1)
14h00 Vincent Puig (IRI / Centre Pompidou), Isabelle Gauchet Doris (responsable du service documentation du Cdmc), De l’annotation de ressources à la documentation contributive
quelques jalons dans et hors du champ musical.
La présentation entend proposer une progression rendant compte de la grande variété des pratiques analytiques liées à des outils numériques. En nous focalisant sur l’analyse musicale mais en montrant à quel point elle a influencée les pratiques d’analyse de documents en général (texte, vidéo, photo), nous présenterons quelques paradigmes historiques (Musicographies, UST, MusiqueLab, Ecoutes signées, Guides d’écoute) jusqu’au modèle de la carte de connaissance tel qu’il est pratiqué aujourd’hui dans l’enseignement et sur le portail de la musique contemporaine.
14h45 Jean-Philippe Velu (Architecte dplg / Musicien), Arnaud Hollard (Architecte dplg / Musicien) Plan/Partition.
Plans et partitions partagent une racine commune, une raison graphique née du besoin de fixer le flux cognitif, de le structurer, de l’organiser, de le manipuler, de le maltraiter ou au contraire de l’affiner. Leurs formalisations autant que leurs fonctions sont multiples, néanmoins presque systématiquement liés à un échange, à une forme de communication, que ce soit au sein du corps (entre soi et soi-même) ou entre les corps (d’état). La présentation visera à thématiser ces multiples dimensions communes portées, dans leur champ d’application respectifs, par la partition et le plan, et à en considérer les potentielles influences réciproques
15H30 Gilles Malatray (artiste sonore), Les Parcours Audio Sensible.
Un PAS – Parcours Audio Sensible, fait partie de la grande famille des soundwalks, issu entre autre des travaux de Raymond Murray Schafer et de Max Neuhaus. C’est une action proposant à la fois une lecture et une écriture du paysage sonore. Elle convoque ainsi des postures esthétiques, artistiques et écologiques. Un PAS, approche sensible et performative, est également une composition collective in situ, œuvre éphémère, contextuelle, immatérielle, et relationnelle, entre mise en scène et mixage sonore in situ, tout comme une improvisation sérendipienne. Parfois prétexte à de micros installations éphémères, lectures, chorégraphies, selon les acteurs associés, le PAS inscrit une partition/carte territoriale invitant à jouer, voire à interpréter des marches/écoutes. Ces dernières sont à la fois éphémères et constituent, au fil du temps une véritable collection de parcours d’écoute.
16h15 pause
16H30 Atelier P.A.S : parcours audio sensible avec Gilles Malatray dans le parc de la Villette.
17H30-18H30 Table ronde des intervenants. Retour réflexif sur la journée et conclusion.
BIOS
Maxime Barthélemy Soucieux de sa posture entière, Maxime Barthélemy témoigne d’un engagement sans retenue dans le champ de la création musicale, et plus largement du sonore.
Observateur du sensible depuis son enfance silencieuse, il développera son faire-entendre auprès de Martín Matalón, Denis Dufour & Salvatore Sciarrino. Il co-dirige actuellement les éditions Maison ONA, enseigne la composition électroacoustique à la Cité de la Musique de Marseille, et interprète au sein de l’ensemble 20° dans le noir.
David Christoffel croise poésie et musique en pratique et en théorie. Auteur d’une dizaine d’opéras parlés, il est également à l’initiative d’études et d’expérimentations sur les rapports entre poésie et musique. Cela l’a conduit à publier autant des disques (telle la série d’albumsRadio Toutlemonde) que des livres de poésie (avec la reparution cette année du recueil Argus du cannibalisme). Docteur en musicologie de l’EHESS, il a publié en 2017, Ouvrez la tête (ma thèse sur Satie) aux éditions MF. Ses préoccupations sur le pouvoir de la musique sur les formes de la pensée l’ont amené à de nombreuses créations radiophoniques pour France Musique, France Culture, Espace 2, ainsi que des radios associatives. Curieux de rendre sa recherche sensible, il poursuit ces travaux avec des institutions d’enseignement supérieur comme le CNSMDP, le CNAM et différentes universités (Tours, Nantes, Paris-7, Nice). Pour lePrintemps des Arts de Monte-Carlo, il coordonne l’organisation des rencontres depuis 2015 et dirige la webradio du festival, La Radio Parfaite depuis 2016.
Isabelle Gauchet Doris Diplômée de l’INTD (Institut national des sciences et techniques de la documentation – Paris) et ayant pratiqué le piano et la percussion, Isabelle Gauchet Doris a choisi de s’orienter vers la documentation musicale dès le début de son parcours professionnel. Entrée au Cdmc avec pour mission la mise en place d’un catalogue normalisé, elle y est responsable depuis 2002 du service documentation. Elle fait également partie de l’AIBM (Association Internationale des Bibliothèques, archives et centres de documentation Musicaux) depuis 2000 et est actuellement vice-présidente de la section française.
Arnaud Hollard est architecte et artiste sonore. Il est l’auteur d’une thèse en musique et musicologie soutenue à EHESS de Paris portant sur Stochastique de la ville contemporaine : de la musique à la ville, l’aléatoire mathématique comme ressource pour la conception architecturale.
Gilles Malatray, artiste sonore, promeneur écoutant et pédagogue, travaille depuis de nombreuses années autour du paysage sonore. Dans une posture associant des approches esthétiques, culturelles, artistiques et écologiques, l’écriture et la composition de paysages sonores sont fortement liées aux territoires investis, qu’ils soient ville, périurbain, milieu rural, espace naturel, site architectural… Ces problématiques occupent une position centrale dans la pratique désartsonnante via la curation, la recherche, les écritures transmédiales, la formation et les interventions artistiques in situ. L’écoute environnementale reste ainsi, quelle que soit la forme d’intervention convoquée, au centre de toute investigation et création sonore.
Frédéric Mathevet. « Rien n’est écrit dans le marbre !» : tel est le leitmotiv qui parcourt le travail artistique de Frédéric Mathevet. Dessins, matières sonores et signes se chahutent dans l’atelier. L’œuvre, qui ne peut alors être que nomade, devient un espace centrifuge de métamorphoses, de confrontations et de contaminations. Couture, métissage et rhapsodie sont les gestes poétiques privilégiés de ce méta-atelier auscultant notre « grand cluster vivant ». Musiques vagabondes, installations sauvages (mais qui respectent leur milieu), dessins et écritures au diapason d’un présent comme il tombe, attaquent à la face puis esquivent par retrait du corps ; la mémoire collective, l’identité et l’uniformisation mondiales promues par une loi de marché globalisante et toutes les sémiocraties en vigueur escampent ! Frédéric Mathevet a notamment publié Deux manuels d’arts plastiques, dont le second numéro est consacré au cas particulier de la musique (http://manueldartsplastiques2.lautremusique.net/) et a participé à de nombreuses expositions à Paris, Montreuil, Toulouse, Londres (The engine room, Morley Gallery), Athens, Leeds (International festival for artistic innovation), Aberdeen, Madrid.
Célio Paillard. « Ma démarche plastique est centrée sur les médias sonores et textuels. Elle prend la forme d’installations sonores programmées ou, souvent à travers des collaborations avec d’autres artistes, de pièces sonores associées à un travail vidéo.Chercheur associé à l’UMR ACTE, (université Paris 1 – CNRS), je suis l’auteur d’une thèse décrivant les processus d’artification de l’art numérique (soutenue en 2010).J’ai également écrit plusieurs communications : pour un prochain numéro d’Interfaces Numériques (du plaisir dans les environnements numériques), pour Ludovia 2013 et 2012 ; dans le cadre de la journée d’étude sur le manifeste en art à l’EHESS, en 2012 ; pour le colloque Poétique(s) du numérique 2, (‘université de Nantes, avril 2011) et pour la revue Entrelacs.fr (numéro spécial Action/enaction, à paraître). J e suis co-fondateur de la revue numérique L’autre musique (www.lautremusique.net). Je suis par ailleurs enseignant (en arts plastiques) dans les écoles nationales d’architecture Paris-val-de-Seine et Versailles, ainsi que graphiste free-lance. »
Gérard Pelé est professeur en esthétique et philosophie de l’art à l’ENS Louis-Lumière. Il dirige le programme transversal de recherche en Arts Sonores à l’Institut ACTE. Ses recherches portent sur l’étude des divers dispositifs avec lesquels la création et l’art envisagent l’émergence de pratiques hétérodoxes en questionnant les affects et les relations au corps qu’elles éveillent. Elles se prolongent avec l’étude de l’industrialisation de la production culturelle où sont redéfinis et administrés nos processus de subjectivation impliquant toutes modalités sensorielles. Il est l’auteur d’essais et d’ouvrages littéraires : Art, informatique et mimétisme ; Inesthétiques musicales au XXe siècle ; Études sur la perception auditive ; Le festin de l’ange ; Amouriner.
Vincent Puig. Praticien des relations entre culture, recherche et technologie depuis 1993 (Directeur des relations extérieures de l’Ircam, Directeur adjoint du Département du Développement Culturel au Centre Pompidou). Il fonde en 2008 avec le philosophe Bernard Stiegler, l’Institut de Recherche et d’Innovation qui se consacre aux Digital studies, une approche organologique des savoirs articulée au développement de technologies de la connaissance. Il est membre du conseil d’administration de Ars Industrialis (Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l’esprit) et du conseil scientifique de l’Institut Méditerranéen de Recherches Avancées d’Aix-Marseille (IMéRA), fondation pour la transdisciplinarité dans les sciences et les arts.
Jean-Philippe Velu est architecte dplg, scénographe et musicien (saxophoniste & compositeur en musique électroacoustique). Son travail est plus particulièrement axé sur les relations entre architecture et musique In Situ.