Enquête « Meanwhile, in Fukushima »//shima// Fiedler Heike
Dans le cadre de l’enquête « Engagement, Résistance, Usage Social » sur la participation au projet de Dominique Balaÿ « Meanwhile, in Fukushima », voici les réponses au questionnaire de Heike Fiedler pour sa pièce : Shima.
Pour écouter Shima : ici.
Pourquoi avez-vous choisi de participer au projet « Meanwhile, in Fukushima » ? En quoi« fukushima » est-il un événement pour lequel on peut s’engager ?
Quand s’est produit l’événement de Tchernobyl, je vivais en Allemagne. Nous étions dehors, sous la pluie. Il y avait des interrogations, la consternation, l’horreur devant les faits. Des aliments étaient retirés de la vente… Plus tard, les briques de lait portaient des symboles indiquant qu’il n’y avait plus de danger de radioactivité … Quelques années plus tard survint l’accident de Fukushima. En participant au projet « Meanwhile à Fukushima« , je désire joindre ma voix celles qui expriment, de manière sonore, le fait de se sentir concerné.e.s par un événement qui peut se produire à n’importe quel moment et partout, où il y a des centrales nucléaires. Même le danger d’une guerre nucléaire n’est pas, comme nous l’avons espéré, évincé.Participer, c’est aussi penser à ceux et celles qui ont été touché.e.s de près et à long terme, voire pour toujours, par l’accident.
Pouvez-vous décrire la pièce que vous avez proposée à « Meanwhile, Fukushima » ?
Le début reprend les traductions de « shima: île » et « fuku: bonheur, fortune ».
Intervient une piste de voix rendues presque inaudibles par des coupures aléatoire, mais qui disent ceci: « Le plutonium 239 perd la moitié de sa radioactivité seulement après 24110 ans. Nous arrivons au simple constat qu’il faut à peu près 350 générations de vie humaine avant que tout soit rétabli. » Ce passage est un extrait d’une pièce de théâtre que j’ai écrit et monté en 2011. Sa version écrite paraîtra fin juillet 2013 dans le journal « Le Persil », Lausanne. – Le souffle vers la fin traduit la désolation dans un environnement détruit et la volonté d’échapper à l’étouffement.
Quels sont les choix sonores, de compositions, de dispositifs… qui traduisent votre engagement ?Ou comment votre engagement passe-t-il dans votre musique ?
Via montages sonores et/ou performances sonores et visuelles à partir de mes textes. Je ne fais pas de choix à priori entre une forme plutôt minimaliste ou bruyant, ceci varie une fois à l’autre et se situe, disons, entre John Cage et Jimmy Hendrix (pour le dire sonorement).