Le travail de la musique codée comme perturbateur énonciatif peut être ici requalifié de travail de la parole empêchée comme mélo-dramatique. Il est ainsi question d'explorer la force critique du travail du mélodrame entendu comme demande d'emploi irrecevable. La situation du travail est alors trop problématique pour se résumer à une mise en cause de l'inaccessibilité des interlocuteurs. Mais alors que l'ostinato pourrait figurer un caractère d'insistance de l'ordre de l'acharnement professionnel dit vital, l'opposition d'ambiance entre le ton du verbe téléphonique et le cachet de la musique pour clavier reporte le débat de la correspondance entre le demandeur d'emploi et toute musique d'attente. De même, les excitations subites du mouvement incertain et capiteux, comme les franchissements de paliers harmoniques à fausse assurance caractérielle, mettent le candidat énonciateur en fuite de responsabilité, mais désarroi stratégique inédit et, par suite, créativité relationnelle renouvelée. Alors que le texte ne voudrait pas ressasser, le demandeur fait des piétinements de rebondissements et requalifications précaires. Et si son engagement pourrait par hasard être rattrapé comme une qualité rare chez un candidat, l'aventurisme professionnel induit, situe l'action du mélodrame dans un régime critique postérieur à toute possibilité de fortification cavalière ou héroïque ou rock'n'roll.
